Les Alfers namurois au Népal ! Partie 1/12 - Arrivée à Katmandou

Les Alfers namurois au Népal ! Partie 2/12 - Découverte de Katmandou

Les Alfers namurois au Népal ! Partie 3/12 - Inauguration du 12ème International Folk Festival Nepal à Katmandou

Les Alfers namurois au Népal ! Partie 4/12 - Un voyage infernal !

Les Alfers namurois au Népal ! Partie 5/12 - Le fabuleux accueil de Ghorahi !

Les Alfers namurois au Népal ! Partie 6/12 - Lumbini, lieu de naissance de Bouddha.

Les Alfers namurois au Népal ! Partie 7/12 - Une journée à Pokhara

Les Alfers namurois au Népal ! Partie 8/12 - L'émouvante rencontre avec l'Himalaya


Un voyage au Népal, avec les Alfers namurois ! JOUR 4

Sur l'invitation du Everest Nepal Cultural Group, le groupe folklorique des Alfers namurois s'est rendu au Népal pour participer au douzième Festival International de Danse Folkorique Népal (https://www.folkfestivals.org.np), qui eut lieu à Katmandou, Ghorahi et Pokhara du 01 au 10 mars 2024.

Dimanche 3 mars 2024, 5 heures du matin, Hôtel Yellow Pagoda, Katmandou - Népal.

Il a plu cette nuit. Nous ne le savons pas encore, mais cette information apparemment banale nous offrira son lot d'inconfort.

Le hall d'accueil et le parking de l'hôtel ressemblent à une ruche dont les abeilles, encore à moitié endormies, se parleraient dans 11 langues différentes.

Les organisateurs du festival sont bien organisés, 5 autocars nous attendent déjà, ainsi que quelques autres bus plus petits. Tous ces véhicules et leurs chauffeurs auront la responsabilité d'amener les 350 participants du festival depuis Katmandou à Ghorahi, une petite ville du District de Dang, à près de 450 km de route.

En Belgique et dans un grand nombre de pays, il s'agit d'une distance censée être avalée en moins de 5 heures d'autoroute, une paire d'heures en plus sur des routes moins roulantes. Mais, nous sommes au Népal, et dans ce merveilleux pays, se rendre d'un point A vers un point B vous enseigne ce que les mots "aventure", "patience", "abnégation" et "prières" veulent dire.

Aujourd'hui, nous irons du point 1 au point 2 (voir carte plus bas). Dans deux jours, nous serons à Pokhara (point 3) avant de rentrer à Katmandou (4). Un périple de près de 1000 km dans le Népal, dont la plus longue étape sera celle du jour.

Les Alfers (et leur photographe) sont disciplinés, nous sommes tous sur le pont à l'heure-dite. Un autocar, celui à la couleur orange (ah tiens, il semble un peu plus ancien que les autres...) nous est désigné. Nous le partagerons avec le très sympathique groupe des Indiens.

Nous patientons une heure dans le bus avant que l'ensemble du convoi ne soit prêt à partir. Six heures du matin, nous démarrons dans l'aube naissante ! Le soleil sera levé dans 30 minutes, et ici, pas loin des Tropiques, il se lève d'un coup. L'aube est très courte !

Nous traversons Katmandou qui s'éveille. Le trafic est encore raisonnable à cette heure matinale. Au travers des fenêtres du bus, nous voyons les échoppes s'installer un peu partout sur les trottoirs.

Assez rapidement, nous quittons la ville. On se rend mieux compte alors combien la capitale népalaise, nichée dans une immense vallée à 1400 mètres d'altitude, est cernée par les montagnes. La brume et la pollution de l'air sont trop importantes pour voir les hauts sommets himalayens, bien qu'ils soient tout proches. Patience, nous les verrons plus tard.

Nous quittons les derniers faubourgs et la route commence à grimper sérieusement, tout en se dégradant fortement, et à passer sur une seule bande de circulation. Des travaux sont en cours dès les premiers virages de montagne, la route est en chantier.

Spoiler : ces travaux ne s'arrêteront plus pendant ... 450 km. Oui, un chantier presque ininterrompu sur 450 km ! C'est l'une des manifestations de l'audace humaine les plus impressionnantes qu'il m'aura été donné de voir jusqu'ici.

Nous traversons des villages, des petites villes, des hameaux. Relativement peu de tronçons inhabités, même en montagne. Ce voyage est une excellente occasion de nous plonger dans ce pays, et d'en observer différentes facettes.

Le Népal n’est pas uniquement constitué de hautes montagnes pures et vierges, souillées par d'affreux et riches alpinistes occidentaux. Il comporte aussi de larges plaines basses et plates, qui alternent entre zones cultivées et jungles tropicales dans la partie sud du pays, sur la longue frontière avec l’Inde.

C’est un pays à forte densité de population (environ 30 millions d’habitants pour moins de 150 000 km2). La pollution y est malheureusement très profondément marquée, la qualité de l’air, des sols et de l’eau y est fortement altérée. Déchets et détritus jonchent les bords des routes et des trottoirs, s’accumulant souvent aux abords directs des habitations, manifestement jetés sur place par les habitants eux-mêmes. Un long chemin reste encore à faire pour que les mentalités changent à ce sujet, même si des premières initiatives citoyennes ou publiques s'élèvent..

Nous traversons des zones habitées très pauvres, qui côtoient d'autres à l'apparence un peu plus "aisées", mais nulle part nous ne voyons de réels signes d'opulence ou de richesse extérieure. Certains habitats sont faits de tôles, même si la majorité des maisons et bâtiments sont construits en briques ou en béton. Nous ne voyons que peu de traces du tremblement de terre qui a frappé durement le pays en 2015. Je suis frappé par les nombreuses maisons en construction, par les innombrables tas ou piles de briques, par les nombreuses usines de briques, par les échafaudages et étançons constitués de bambous. Je suis frappé par le nombre invraisemblable de personnes situées sur le bord de la route, ou dans des étals de fortune, qui vendent fruits, légumes ou autres produits alimentaires emballés. Je suis également frappé par les très nombreuses terres cultivées, partout.

Au travers des vitres de l'autocar, je sens une pauvreté extrême, profonde, mais pas de misère. On voit des écoliers et écolières, en uniforme, entrer ou sortir des écoles, des véhicules de toutes sortes qui transportent des marchandises, des gens qui s'affairent devant chez eux ou dans leurs cultures. La vie a l'air de suivre son cours, simplement.

L'état des routes est abominable. Sur les 6 premières heures de route, le fait de rouler 200 mètres sur une route toute lisse, sans le moindre trou fut un événement incroyable. L'autocar est chahuté dans tous les sens, dans un incessant bruit métallique provenant de ce qu'il reste de suspensions (je me rappelle m'être demandé si les suspensions en question n'étaient pas soudées au châssis !).

À cause de ce chantier interminable, la route est fortement réduite en largeur, et chaque croisement avec la circulation opposée ressemble à une joute de chevaliers à cheval ("Je te parie qu'il se range en premier"). Notre chauffeur mène son véhicule, et la quarantaine d'âmes qu'il transporte, comme s'il voulait systématiquement se trouver devant tout le monde. "Dépasser, tout le monde, toujours, quel que soit l'état de la route et de la visibilité, c'est ma mission sacrée ! " Nous dépassons en aveugle dans les virages, frôlons les motos, s'écartant à la dernière demi-seconde avant le fatal crash frontal avec le camion arrivant en sens inverse. Je regarde autour de moi, les Alfers et les Indiens derrières : certains dorment, d'autres rient, d'autres ont peur. Je fais partie de la dernière catégorie. Nous ne roulons pas très vite, l'état de la route interdit toute grande vitesse, mais suffisamment que pour imaginer le pire en cas de pépin...

Nous arrivons dans une ville, Kawasoti, située sur une plaine bordée par des montagnes au nord et à l'ouest, après 6 bonnes heures de route. Il est environ midi. Dans une salle de réception locale, un super repas nous attend. Encore l'un de ces excellents buffets composé de plusieurs spécialités locales, et dont je raffole ! Tous les autocars et minibus arrivent plus ou moins en même temps, nous sommes restés en convoi. Je consulte la carte, nous avons roulé ... 170km en 6 heures. Un rapide calcul mental me signifie que nous arriverons tard dans la nuit à destination. Si nous arrivons ;-) .

Nous redémarrons après ce copieux et savoureux repas. Des militaires, en armes lourdes d'assaut et qui montaient la garde devant la salle, accompagnent désormais notre convoi. Ils ouvrent la marche. Surprenant, il n'y a pourtant pas le moindre signe de danger ou de tension importante. Peut-être une subtilité politique locale (liée au District que nous traversons) ?

Nous roulons encore quelques dizaines de kilomètres vers l'ouest, en traversant quelques zones fortement boisées. Cela roule un peu mieux, l'espoir d'arriver moins tard que prévu se profile. Espoir de courte durée. Il se remet à pleuvoir alors que nous amorçons l'ascension d'une barre montagneuse. La route se transforme en piste argileuse et le rythme ralentit. Arrivés près du col, nous nous retrouvons à l'arrêt complet. Il pleut, le sol est boueux. Nous sommes arrêtés près d'un virage, et ne voyons pas ce qu'il se passe. Après quelques minutes, le 4x4 des militaires fait demi tour et nous quitte. Je regarde la carte, nous sommes à la frontière du District...

Nous resterons bloqués pendant trois heures à cet endroit.

Les véhicules qui montent par l'autre versant du col sont bloqués par la boue, plus abondante encore de ce côté, empêchant le passage dans les deux sens... Bienvenue au Népal :-) !

Nous passons le temps comme nous pouvons, nous chantons. Furba nous apprend une chanson népalaise ("Firiri, Resham Firiri").

Nous finissons par passer. Il reste plus de la moitié du chemin à faire et nous sommes en route depuis maintenant plus de 10 heures. Heureusement, nous sommes désormais dans les basses plaines, cela devrait mieux rouler.

Je vous fais grâce des détails du reste de la route : peur et effroi à chaque dépassement suicidaire, arrêts toutes les deux-trois heures pour un pipi et se dégourdir les jambes, peur et effroi quand nous roulons à tombeau ouvert (j'adore cette expression) dans le brouillard au milieu de la nuit.

Nous arrivons enfin à Ghorahi vers deux heures du matin. Un repas nocturne nous attend dans une nouvelle salle de réception. Nous sommes épuisés. Mais vivants !

Il est plus de quatre heures du matin quand nous nous endormons enfin dans nos chambres d'hôtel.

Il ne reste que quelques heures à dormir avant la parade prévue dans les rues de Ghorahi...




Photographies de Pino Romeo. Aucun usage des photographies n'est autorisé sans l'accord de l'auteur
© 2024 - Pino Romeo


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BONUS VIDEO (soyez indulgents, je ne suis que photographe et non vidéaste ;-) ) :





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